dimanche 5 mai 2013

Chap. 2 - L'Emergence de l'Aneantisseur




Chapitre 2

Quand le chef des trois garçons leva son épée et ricana, Aldrick prit un instant précieux pour crier à sa famille «Courrez ! »
« Courrez ? »
Aldrick  ne put épargner un autre instant pour informer sa femme de sa découverte. Ces hommes, probablement des tueurs professionnels, ne perdraient pas leur temps à se déguiser en enfants pour une raison qui ne soit pas fatalement sérieuse.
Il ne pouvait pas s’imaginer comment ils avaient réussi l’illusion, puisqu’il était connu de tout le monde que la vraie magie avait disparue des centaines d’étés plus tôt. Pourtant, ils y étaient parvenus, le déguisement avait été efficace.
Maintenant qu’il avait vu au travers de l’illusion, la brume scintillante de leur déguisement se dissipa et s’effaça, laissant les trois hommes exposés comme ce qu’ils étaient réellement. Équipés d’armures légères, pour des missions rapides, plutôt que pour des combats dans de longues batailles sanglantes, les guerriers paraissaient être prêts à se déplacer légèrement et rapidement.
Le chef était grand et musclé, et à l’inverse de ses compagnons il portait une énorme épée a deux mains, qui semblait a Aldrick est d’un design Illyrien. Chacun des trois hommes lui faisaient face, arborant un air confiant et suffisant. Ils tenaient leurs armes expertement, non comme de simples soldats appelés à servir dans l’armée pour aucun autre but que celui de toucher une paye régulière.

 Sans plus d’avertissements ou de préambule, le chef se tendit et bondit sur Aldrick, s’apprêtant à lui asséner un puissant coup d’épée. Le relativement lent et flegmatique coup d’épée à deux mains, montrait le dédain complet pour tout talent que puisse posséder Aldrick. Il ne pouvait s’empêcher de se demander, alors qu’il se baissait pour esquiver le coup, si son attaquant le testait, ou jouait comme un chat fait avec une souris qu’il a capturée, pour son propre amusement.
Alors que l’homme lui lançait un autre coup, Aldrick décida de finir l’escarmouche rapidement avant que sa famille ne soit impliquée, et croisa ses épées pour capturer la lame de l’épée massive. Le bruit métallique résonnant du choc des lames retentit et des étincelles jaillirent.
Repoussant l’épée ennemie, Aldrick vira rapidement et se baissa pour éviter un puissant revers. Avant que l’homme ne puisse réagir, Aldrick plongea ses deux épées directement dans son abdomen, le transperçant de part en part. Le soldat baissa les yeux complètement surpris de voir les deux épées profondément enfoncées dans son ventre.
Aldrick arrachait ses lames en grimaçant quand Jelénna poussa un cri. L’homme tomba maladroitement a genoux, laissant tomber son épée, et s’attrapant le ventre tentant en vain d’empêcher ses viscères de se répandre au sol. Ses yeux se voilèrent, et l’homme mortellement blesse, tomba face en avant sur la route, mort.
L’énorme guerrier n’avait pas dit un mot de tout le combat, et n’avait pas crier non plus a la fin. Aldrick appris pourquoi quand l’homme tomba en avant, la bouche ouverte de surprise, mais il ne pouvait pas crier, car il n’avait pas de langue.
Aldrick était sidéré par la portée des évènements ; trois soldats aguerris, possiblement des assassins, avec des armes de conception Illyrienne, et avec le chef, au moins, sans langue. Serait-il possible que ces hommes soit, en vérité, une des infâmes triades ?

 Historiquement, une triade Illyrienne, était un groupe de trois assassins d’un niveau d’élite, utilisée par le Gouvernement Illyrien, pendant le règne du despote Sargon l’Anéantisseur, dans des situations où l’armée régulière ne suffirait pas. Les inities était requis de se couper la langue pour prouver leur courage et valeur, permettant également d’assurer leur silence, ce qui était très commode en cas de capture.
Aldrick n’avait pas entendu parler de l’utilisation de Triades depuis le temps de Sargon et la Grande Guerre, il y a à peu près 500 étés. Perdus dans l’Histoire, la plupart des gens n’en ont jamais entendu parler.
Aldrick était au courant des Triades, uniquement grâce à son amour pour les livres et sa passion pour l’histoire, qu’il a hérité de son père. Sa femme le narguait souvent pour qu’il pose un de ses livres adorés et fasse plus attention à elle. Pour être juste, il acquiesçait à ses demandes parfois, ce qui amusait beaucoup sa femme.
Ça paraissait ironique, pensa-t-il, qu’il était des personnes d’un groupe très sélecte, encore en vit, qui puisse être au courant de ce qu’étaient les Triades, et pourtant, pour ce qu’il sait, il pourrait être le premier depuis la Grande Guerre a avoir été tué par l’une d’elle.
Ignorant un autre cri de sa femme, Aldrick jeta un œil sur les deux hommes qui restaient. Il tournoya rapidement ses deux épées dans un grand arc, faisant gicler le sang dans toutes les directions. Jetant d’un geste ses épées devant lui, il se prépara à affronter les deux derniers membres de la Triade, si c’était vraiment de ce qu’ils étaient.

Leurs expressions indiquaient très clairement qu’ils avaient été mal préparés pour son niveau d’expertise au combat. Aldrick se demandait, si, contrairement aux Triades d’antan, ces  hommes étaient habitués à être envoyés a des victimes non-préparées, des Nobles mous qui ne se défendaient même pas. Il était clair, qu’à l’inverse des Triades de l’Histoire, ces hommes n’étaient pas prêts à ce que leur victime ait des crocs.
Les deux autres hommes reprirent rapidement l’esprit et, brandissant leurs propres épées, se préparèrent à attaquer. Aldrick savait qu’il n’y avait plus d’effet de surprise ; ces deux là savaient très bien qu’il ne serait une victime facile et se prêts a livrer un vrai combat.
Les deux assassins s’écartèrent l’un de l’autre, se démarquant pour couvrir ses flancs. Un coup classique et évident, mais Aldrick savait que la bataille en serait d’autant plus difficile.
Il se positionna entre ses deux combattants.  Se campant solidement de façon à ce qu’il puisse se lancer d’un adversaire à l’autre, Aldrick se concentra sur l’attaquant qui l’approchait sur sa droite, tout en tournant ses autres sens vers l’homme sur sa gauche.
Aldrick était en soi un homme paisible, mais ayant été élevé au Palais à Akkadia, suivit de sa carrière d’enquêteur auprès des armées, il a passé  du temps à s’entrainer au combat. Il continuait le sport martial pour rester en forme et pour s’éclaircir les idées, pas pour un désir quelconque de se battre. Cependant il était naturellement athlétique et est devenu plus que compétent avec ses épées. Il a souvent remporté des combats d’entrainement contre de multiples adversaires en pressentant leurs positions et en prévoyant leurs intentions.

Bien qu’il n’en ait parlé à personne, Aldrick savait qu’il était capable de tels exploits grâce à ses occasionnels flashes prémonitoires. Ces images lui venaient à l’esprit quand il était dans le besoin, souvent comme des impressions, mais parfois comme des rêves. En pleine bataille, elles l’aidaient à anticiper les réactions de ses adversaires et quels seraient leurs mouvements.
Il sentait que ses années d’entrainement aux techniques de combat étaient pour la plupart responsables de son talent à manier les épées, mais son adresse extraordinaire à pressentir ses adversaires en prédisant leurs mouvements, déconcertait ses enseignants. Il rejetait ce que prétendaient certains, que ses prouesses au combat étaient presque de nature magique, puisque lui, comme la plupart des gens, pensait que la magie n’existait plus.
La magie, après tout, ne vivait plus que dans les livres maintenant ; dans les contes du passé antique et durant les jours de la Grande Guerre quand Sargon l’Anéantisseur, traquait et tuait systématiquement tous les Mages qu’il pouvait trouver, jusqu'à ce qu’il n’en restait plus un seul qui puisse s’opposer à lui. Après la défaite de Sargon, il ne restait que très peu de magie dans le monde et au fil des Étés, elle a simplement été oubliée.
Personnellement, Aldrick soupçonnait que bon nombre des anciens contes de magie étaient métaphoriques ou avaient été grandement embellis, s’ils n’étaient pas carrément des fabriqués de toutes pièces. En règle générale, il trouvait difficile de croire en tout ce qu’il ne pouvait voir ou toucher.
Son attention fut vivement ramenée au présent alors que l’assassin sur sa droite feinta dans sa direction, pendant que l’autre se jetait, sur son dos, l’épée levée. Bloquant le premier coup sur sa gauche, Aldrick utilisa son élan pour fourrer son autre épée dans l’homme sur sa droite. Le coup fut paré, et Aldrick vira et abattit une épée vers la gauche pendant qu’il virevoltait de la main droite vers l’autre assaillant.

Les deux coups furent bloqués, mais les deux hommes furent suffisamment repoussés pour donner à Aldrick de la place pour manœuvrer plus librement. Profitant du bref répit, Aldrick bloqua une attaque de ses deux lames, tout en assénant un coup de pied à la poitrine de l’autre homme. Donnant un autre coup d’épée au premier, il esquiva adroitement un balayage de l’épée du second.
La danse continua en un malström de mouvements et de métal se percutant en fracas d’acier et d’étincelles. Les coups étaient parés, ceux-ci étaient suivis de ripostes, ces ripostes étaient contrées, ce qui menait à de nouveaux coups.
Suant maintenant, Aldrick s’élança sur les prétendus tueurs, leur assénant multiples coups, pendant qu’il bloquait leurs propres attaques, pour préserver ses propres forces. Jusque là, ses coups n’avaient causé que de légères blessures, néanmoins, il était clair qu’il épuisait ses opposants.
Son attention focalisée uniquement à survivre le moment, Aldrick perdit de vue sa femme et son fils. Abruptement, il se rendit compte de leurs cris incessants. Inquiet, il esquiva un coup rapide d’un attaquant et fit un saut périlleux par-dessus le second pour retomber faisant face à la direction  opposée. Il avait maintenant la vue dégagée sur sa famille, et fut choqué de voir Jelénna à terre, tenue en otage par un homme chauve, vêtu d’une bure grise foncée.
L’attaquant en habit de moine se tenait derrière elle, une dague barbelée pressée à la gorge. Derrière eux, Adrias était toujours assis sur son cheval qui dansait, mais se débattait d’un homme petit et sec qui tentait de le jeter à terre. Momentanément surpris, il réussit à peine à bloquer les attaques simultanées de ses deux assaillants.
Sachant son temps compté, Aldrick s’élança sur ses attaquants, les repoussa et puis ferma les yeux. Le moment d’une seule inspiration profonde, il s’ouvrit à ses sens.

Il rouvrit les yeux et se baissa se dérobant sous deux puissants coups d’épées, qui furent si près qu’il put sentir le vent des lames quand elles le passèrent en sifflant. Utilisant l’ouverture, il enfonça une épée dans la jambe de l’attaquant sur sa gauche. L’homme battit en retraite sous le choc et la douleur.
Utilisant son élan, Aldrick mit un coup d’épaule sur l’autre homme, qui se plia le souffle coupe. Le premier assassin se taisait mais ses yeux brillaient de haine. Il plongea vers lui dans une colère folle, mais la douleur aigüe de sa jambe le fit tomber en avant, déséquilibré.
Aldrick vira rapidement derrière l’autre homme qui essayait toujours de reprendre son souffle, et utilisant son corps comme un bouclier, le poussa de toutes ses forces contre la lame d’épée qui arrivait. Incapable de freiner son élan, l’assaillant dans sa chute plongea son épée profondément dans le corps de son camarade, l’embrochant.
Aldrick profita de la perplexité du survivant, et ramenant ses épées sur le côté, les plongea toutes deux dans son corps.
Arrachant brutalement ses lames, il fit volte-face et se dirigea d’un pas sûr vers sa femme et son attaquant, laissant les deux hommes tombés à terre, morts.
« Stop »
Le chauve, vêtu comme un moine, avait un accent étrange, mais plus important encore, il était trop loin  pour qu’Aldrick puisse l’atteindre rapidement. L’autre homme maigrichon –qui lui rappelait  une fouine- avait réussi à jeter son fils à terre, et lui attachait les  mains derrière le dos avec un bout de corde. Aldrick devina que si ces hommes étaient la simplement pour tuer sa famille, ils l’auraient déjà fait ; ils voulaient peut-être quelque chose d’autre.
« Jetez vos épées à terre, ou la femme meurt ! » grogna l’homme vêtu de bure.
Aldrick avala sa salive. Il était clair que cet homme n’était ni un soldat, ni un assassin professionnel comme les autres. Mais, il avait tout de même l’air très sérieux. Testant pour voir s‘il bluffait, Aldrick fit un autre pas en avant, enjambant le cadavre de l’assassin déchu.
« Pas un pas de plus, je vous averti ! » cria l’homme en pressant la lame plus près encore de la chair tendre du cou de Jelénna. Elle lâcha un cri de douleur quand la lame affutée la coupa, faisant couler quelques gouttes de sang précieux.
Ne voulant pas risquer sa vie, et ne voyant aucun autre recours, Aldrick stoppa. Après un instant d’hésitation, il laissa ses deux épées tombées à terre.
« Que voulez-vous ? »
La lumière du soleil reflétait faiblement sur le crâne rasé du ravisseur de Jelénna. Quand il changeait de position, le bas de sa longue bure, balayait la route, levant un petit nuage de poussières tourbillonnantes.
« Ce que je veux, c’est que vous mourriez, rendez la vie, et je laisserai la vie sauve à votre femme et enfant. »
Aldrick aurait volontiers donné sa vie pour sauver celles de sa femme et de son fils, mais il savait que choisir de le faire à ce moment là serait des plus futiles. Dès le moment de sa mort, le truand habillé de bure les tuerait, ou ferait pire encore. Non, se rendre n’était pas une option viable ; il lui fallait trouver une autre alternative.
Tentant de gagner suffisamment de temps pour développer un plan, il demanda, « Comme puis-je savoir que vous les relâcherez ? »
« Je pourrais vous donner  ma parole » l’homme grogna, « bien que je ne vois réellement pas quel choix vous puissiez avoir. »
Quand Aldrick ne répondit pas, il ajouta, « Si vous ne vous rendez pas maintenant, je les tuerais tous les deux. De cela, vous pouvez en être sûr. »
Aldrick écarta ses mains tendues en signe de capitulation. « Voyons ! Il doit y avoir un autre moyen. On doit certainement pouvoir s’arranger. »
Il espérait n’avoir besoin que de quelques instants de plus, après avoir aperçu un flash argenté près de la main de sa femme. « Ne soyez pas idiot, j’ai de l’or, je peux vous payer. » bluffa-t-il.
L’homme bouffa de rire et pointa Aldrick de son couteau, un regard fou dans les yeux, « c’est vous l’idiot, je n’ai que faire de votre or, » il ricana d’un son grinçant, comme un portail rouillé.
Son rire fut coupe court, quand apparut le manche d’une dague, dépassant de sa gorge. Ses yeux s’écarquillèrent de choc et de lourdes perles de sueur, débaroulèrent du haut de son crâne rasé alors qu’il lâchait son propre couteau. Il tenta en vain d’atteindre et de retirer la dague de sa gorge, un instant plus tard, ses yeux virèrent et il s’affaissa, tombant sur la route poussiéreuse comme un sac de grain.
Jelénna se tint debout, en état de choc, les yeux fixés au sol en horreur. Aldrick vira pour confronter l’autre assaillant qui retenait toujours par derrière leur fils ligoté, qui lui se débattait encore. Voyant son dernier compagnon tomber mort, et sachant qu’il faisait face à un combattant plus que capable, le petit homme relâcha Adrias sans un mot, se retourna et  s’enfuit en courant le plus vite qu’il put.
D’un cri sanglotant, Jelénna courut à Adrias et le renversa dans ses bras. Aldrick récupéra la dague barbelée  et coupa la corde qui lui ligotait les mains. Adrias hochait la tête stoïquement pendant que sa mère en sanglots le tenait des ses bras.

Jelénna leva les yeux, ses joues cramoisies ravagées par les larmes. « Aldrick, au Nom de l’Omni-Père, que s’est-il passé ? Comment ces gosses se transformèrent-ils en hommes de guerre ? »
Aldrick jeta un regard sur les cadavres jonchant la route ombragée par les arbres qui la bordaient. « Je ne sais pas. » Pointant  du doigt l’homme à la bure grise, il ajouta : « Celui-ci était peut-être responsable de l’illusion optique »
« Il est mort », observa Adrias, fixant des yeux le corps.
« Ca ne fait rien, fils. » Aldrick entraina son fils plus loin. « Viens ici. »
« Aldrick, » Jelénna se leva en chancelant. « Ca n’a pût être que de la Magie. »
« Tu sais bien que la Magie n’existe plus » dit Aldrick en fronçant les sourcils. « Peut-être que mon Père ou quelqu’un à Akkadia aura une idée de ce que c’était. »
Aldrick savait que sa femme était toujours en état de choc, dû à ce qu’elle fut forcée de faire, mais il voulait emmener sa famille loin de la scène du carnage. Il demanda à Adrias de récupérer les chevaux et leurs affaires, pendant qu’il fouillait les cadavres des quatre hommes jonchant le sol.
Chacun des trois assassins avait la langue coupée, confirmant ses soupçons sur leur identité de Triade Illyrienne. Il ne trouva rien d’intéressant sur eux, autres que l’armure, les armes et les rations nécessaires au voyage.
L’homme à la bure grise, était un tout autre cas. Sa dague barbelée était définitivement d’origine Illyrienne, et Aldrick trouva une petite bourse attachée a sa ceinture contenant trois articles d’intérêts.

Le premier était un morceau de parchemin blanc. Normalement, cela n’aurait pas beaucoup d’intérêt, mais celui-ci paraissait être très ancien et il avait été soigneusement roulé et attaché. On dirait qu’il avait été utilisé auparavant, avec des dépressions dans la matière même, pourtant il n’y avait aucune traces d’écriture visibles nulle part. Aldrick ne pouvait distinguer si l’encre avait entièrement déteint avec le temps ou avait été effacée à dessein.  Mais il pensa néanmoins que cela pourrait être important.
Le deuxième, et peut-être le plus intéressant article, était un objet doré en forme de pyramide. La base de l’objet finissait par un manchon brisé, comme s’il avait été arraché à un autre objet. Que la petite pyramide fasse vraiment partie d’un ensemble ou soit un objet par elle-même était un mystère pour Aldrick. Mais ce n’était pas le moment ni l’endroit de mener l’enquête à ce sujet.
Le troisième article dans la petite bourse, était une liste de noms, mais avant qu’il ne puisse la lire, Jelénna recommença à sangloter. Aldrick récupéra la dague de sa femme, dans la gorge de l’homme qu’elle avait tué, avant de ranger le reste des affaires dans son sac et alla la réconforter.
« Grace à l’Omni-Père vous êtes tous les deux sains et saufs ! » s’exclama Aldrick serrant à nouveau sa femme et son fils dans ses bras.
Jelénna hocha la tête, trop émue pour parler. Adrias fit le tour des cadavres du regard, sans expression. Aldrick n’avait pas le temps ni l’envie d’enterrer les corps de leurs attaquants, mais, ne voulant pas non plus les laisser au beau milieu de la route, il les traina sur le bas-côté, déblayant ainsi le passage.
« J’informerai Brodan sur ce qui s’est passé, une fois arrivé à Akkadia, » dit Aldrick. « Il enverra l’armée s’occuper de ça. Cela suffira bien. » 
Jelénna acquiesça distraitement, pendant qu’elle aidait Adrias à monter sur son cheval. « Je t’en prie, partons d’ici. » dit elle.

Aldrick hocha la tête, « Nous devrions atteindre l’auberge avant qu’il ne fasse nuit, et puis demain, nous arriverons à Akkadia. »
Aldrick fit le tour des lieux du regard une dernière fois, pendant que Jelénna montait sur son cheval. C’était dur à croire qu’il y a seulement un moment en arrière, il s’était battu ici pour sa vie et celle de sa famille.
Il songeait à ce qui paraissait être la réapparition des Triades Illyriennes, et à l’homme chauve vêtu d’une bure grise foncée, et qui voyageait avec elles. L’évènement en entier était surréel, et le souvenir de l’illusion qui avait déguisé, la vraie identité des attaquants, paraissait plus être tiré de l’un de ses livres que de la réalité.
Avec plus de questions que de réponses, Aldrick attrapa les rênes de son cheval et monta en selle. Avec un peu d’espoir, ils trouveront des réponses une fois arrivés à Akkadia.



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