Chapitre 2
Quand le chef des trois garçons
leva son épée et ricana, Aldrick prit un instant précieux pour crier à sa
famille «Courrez ! »
« Courrez ? »
Aldrick ne put épargner un autre instant pour informer
sa femme de sa découverte. Ces hommes, probablement des tueurs professionnels,
ne perdraient pas leur temps à se déguiser en enfants pour une raison qui ne
soit pas fatalement sérieuse.
Il ne pouvait pas s’imaginer
comment ils avaient réussi l’illusion, puisqu’il était connu de tout le monde
que la vraie magie avait disparue des centaines d’étés plus tôt. Pourtant, ils
y étaient parvenus, le déguisement avait été efficace.
Maintenant qu’il avait vu au
travers de l’illusion, la brume scintillante de leur déguisement se dissipa et
s’effaça, laissant les trois hommes exposés comme ce qu’ils étaient réellement. Équipés d’armures légères, pour des missions rapides, plutôt que pour des
combats dans de longues batailles sanglantes, les guerriers paraissaient être prêts
à se déplacer légèrement et rapidement.
Le chef était grand et musclé, et
à l’inverse de ses compagnons il portait une énorme épée a deux mains, qui
semblait a Aldrick est d’un design Illyrien. Chacun des trois hommes lui
faisaient face, arborant un air confiant et suffisant. Ils tenaient leurs armes
expertement, non comme de simples soldats appelés à servir dans l’armée pour
aucun autre but que celui de toucher une paye régulière.
Sans plus d’avertissements ou de
préambule, le chef se tendit et bondit sur Aldrick, s’apprêtant à lui asséner
un puissant coup d’épée. Le relativement lent et flegmatique coup d’épée à deux
mains, montrait le dédain complet pour tout talent que puisse posséder Aldrick.
Il ne pouvait s’empêcher de se demander, alors qu’il se baissait pour esquiver
le coup, si son attaquant le testait, ou jouait comme un chat fait avec une
souris qu’il a capturée, pour son propre amusement.
Alors que l’homme lui lançait un
autre coup, Aldrick décida de finir l’escarmouche rapidement avant que sa
famille ne soit impliquée, et croisa ses épées pour capturer la lame de l’épée
massive. Le bruit métallique résonnant du choc des lames retentit et des
étincelles jaillirent.
Repoussant l’épée ennemie, Aldrick
vira rapidement et se baissa pour éviter un puissant revers. Avant que l’homme
ne puisse réagir, Aldrick plongea ses deux épées directement dans son abdomen,
le transperçant de part en part. Le soldat baissa les yeux complètement surpris
de voir les deux épées profondément enfoncées dans son ventre.
Aldrick arrachait ses lames en
grimaçant quand Jelénna poussa un cri. L’homme tomba maladroitement a genoux,
laissant tomber son épée, et s’attrapant le ventre tentant en vain d’empêcher
ses viscères de se répandre au sol. Ses yeux se voilèrent, et l’homme
mortellement blesse, tomba face en avant sur la route, mort.
L’énorme guerrier n’avait pas dit
un mot de tout le combat, et n’avait pas crier non plus a la fin. Aldrick
appris pourquoi quand l’homme tomba en avant, la bouche ouverte de surprise,
mais il ne pouvait pas crier, car il n’avait pas de langue.
Aldrick était sidéré par la portée
des évènements ; trois soldats aguerris, possiblement des assassins, avec
des armes de conception Illyrienne, et avec le chef, au moins, sans langue.
Serait-il possible que ces hommes soit, en vérité, une des infâmes
triades ?
Historiquement, une triade
Illyrienne, était un groupe de trois assassins d’un niveau d’élite, utilisée
par le Gouvernement Illyrien, pendant le règne du despote Sargon
l’Anéantisseur, dans des situations où l’armée régulière ne suffirait pas. Les
inities était requis de se couper la langue pour prouver leur courage et
valeur, permettant également d’assurer leur silence, ce qui était très commode
en cas de capture.
Aldrick n’avait pas entendu parler
de l’utilisation de Triades depuis le temps de Sargon et la Grande Guerre, il y
a à peu près 500 étés. Perdus dans l’Histoire, la plupart des gens n’en ont
jamais entendu parler.
Aldrick était au courant des
Triades, uniquement grâce à son amour pour les livres et sa passion pour
l’histoire, qu’il a hérité de son père. Sa femme le narguait souvent pour qu’il
pose un de ses livres adorés et fasse plus attention à elle. Pour être juste,
il acquiesçait à ses demandes parfois, ce qui amusait beaucoup sa femme.
Ça paraissait ironique, pensa-t-il, qu’il était des personnes d’un groupe très sélecte, encore en vit, qui
puisse être au courant de ce qu’étaient les Triades, et pourtant, pour ce qu’il
sait, il pourrait être le premier depuis la Grande Guerre a avoir été tué par
l’une d’elle.
Ignorant un autre cri de sa femme,
Aldrick jeta un œil sur les deux hommes qui restaient. Il tournoya rapidement
ses deux épées dans un grand arc, faisant gicler le sang dans toutes les
directions. Jetant d’un geste ses épées devant lui, il se prépara à affronter
les deux derniers membres de la Triade, si c’était vraiment de ce qu’ils
étaient.
Leurs expressions indiquaient très
clairement qu’ils avaient été mal préparés pour son niveau d’expertise au
combat. Aldrick se demandait, si, contrairement aux Triades d’antan, ces hommes étaient habitués à être envoyés a des
victimes non-préparées, des Nobles mous qui ne se défendaient même pas. Il
était clair, qu’à l’inverse des Triades de l’Histoire, ces hommes n’étaient pas
prêts à ce que leur victime ait des crocs.
Les deux autres hommes reprirent
rapidement l’esprit et, brandissant leurs propres épées, se préparèrent à
attaquer. Aldrick savait qu’il n’y avait plus d’effet de surprise ; ces
deux là savaient très bien qu’il ne serait une victime facile et se prêts a
livrer un vrai combat.
Les deux assassins s’écartèrent
l’un de l’autre, se démarquant pour couvrir ses flancs. Un coup classique et
évident, mais Aldrick savait que la bataille en serait d’autant plus difficile.
Il se positionna entre ses deux combattants.
Se campant solidement de façon à ce
qu’il puisse se lancer d’un adversaire à l’autre, Aldrick se concentra sur
l’attaquant qui l’approchait sur sa droite, tout en tournant ses autres sens
vers l’homme sur sa gauche.
Aldrick était en soi un homme
paisible, mais ayant été élevé au Palais à Akkadia, suivit de sa carrière d’enquêteur
auprès des armées, il a passé du temps à
s’entrainer au combat. Il continuait le sport martial pour rester en forme et
pour s’éclaircir les idées, pas pour un désir quelconque de se battre.
Cependant il était naturellement athlétique et est devenu plus que compétent
avec ses épées. Il a souvent remporté des combats d’entrainement contre de
multiples adversaires en pressentant leurs positions et en prévoyant leurs intentions.
Bien qu’il n’en ait parlé à
personne, Aldrick savait qu’il était capable de tels exploits grâce à ses
occasionnels flashes prémonitoires. Ces images lui venaient à l’esprit quand il
était dans le besoin, souvent comme des impressions, mais parfois comme des
rêves. En pleine bataille, elles l’aidaient à anticiper les réactions de ses
adversaires et quels seraient leurs mouvements.
Il sentait que ses années
d’entrainement aux techniques de combat étaient pour la plupart responsables de
son talent à manier les épées, mais son adresse extraordinaire à pressentir ses
adversaires en prédisant leurs mouvements, déconcertait ses enseignants. Il
rejetait ce que prétendaient certains, que ses prouesses au combat étaient
presque de nature magique, puisque lui, comme la plupart des gens, pensait que
la magie n’existait plus.
La magie, après tout, ne vivait
plus que dans les livres maintenant ; dans les contes du passé antique et
durant les jours de la Grande Guerre quand Sargon l’Anéantisseur, traquait et
tuait systématiquement tous les Mages qu’il pouvait trouver, jusqu'à ce qu’il
n’en restait plus un seul qui puisse s’opposer à lui. Après la défaite de
Sargon, il ne restait que très peu de magie dans le monde et au fil des Étés,
elle a simplement été oubliée.
Personnellement, Aldrick soupçonnait
que bon nombre des anciens contes de magie étaient métaphoriques ou avaient été
grandement embellis, s’ils n’étaient pas carrément des fabriqués de toutes pièces.
En règle générale, il trouvait difficile de croire en tout ce qu’il ne pouvait
voir ou toucher.
Son attention fut vivement ramenée
au présent alors que l’assassin sur sa droite feinta dans sa direction, pendant
que l’autre se jetait, sur son dos, l’épée levée. Bloquant le premier coup sur
sa gauche, Aldrick utilisa son élan pour fourrer son autre épée dans l’homme
sur sa droite. Le coup fut paré, et Aldrick vira et abattit une épée vers la
gauche pendant qu’il virevoltait de la main droite vers l’autre assaillant.
Les deux coups furent bloqués,
mais les deux hommes furent suffisamment repoussés pour donner à Aldrick de la
place pour manœuvrer plus librement. Profitant du bref répit, Aldrick bloqua
une attaque de ses deux lames, tout en assénant un coup de pied à la poitrine
de l’autre homme. Donnant un autre coup d’épée au premier, il esquiva
adroitement un balayage de l’épée du second.
La danse continua en un malström
de mouvements et de métal se percutant en fracas d’acier et d’étincelles. Les
coups étaient parés, ceux-ci étaient suivis de ripostes, ces ripostes étaient
contrées, ce qui menait à de nouveaux coups.
Suant maintenant, Aldrick s’élança
sur les prétendus tueurs, leur assénant multiples coups, pendant qu’il bloquait
leurs propres attaques, pour préserver ses propres forces. Jusque là, ses coups
n’avaient causé que de légères blessures, néanmoins, il était clair qu’il épuisait
ses opposants.
Son attention focalisée uniquement
à survivre le moment, Aldrick perdit de vue sa femme et son fils. Abruptement,
il se rendit compte de leurs cris incessants. Inquiet, il esquiva un coup
rapide d’un attaquant et fit un saut périlleux par-dessus le second pour
retomber faisant face à la direction
opposée. Il avait maintenant la vue dégagée sur sa famille, et fut choqué
de voir Jelénna à terre, tenue en otage par un homme chauve, vêtu d’une bure grise
foncée.
L’attaquant en habit de moine se
tenait derrière elle, une dague barbelée pressée à la gorge. Derrière eux,
Adrias était toujours assis sur son cheval qui dansait, mais se débattait d’un
homme petit et sec qui tentait de le jeter à terre. Momentanément surpris, il
réussit à peine à bloquer les attaques simultanées de ses deux assaillants.
Sachant son temps compté, Aldrick
s’élança sur ses attaquants, les repoussa et puis ferma les yeux. Le moment
d’une seule inspiration profonde, il s’ouvrit à ses sens.
Il rouvrit les yeux et se baissa
se dérobant sous deux puissants coups d’épées, qui furent si près qu’il put
sentir le vent des lames quand elles le passèrent en sifflant. Utilisant
l’ouverture, il enfonça une épée dans la jambe de l’attaquant sur sa gauche.
L’homme battit en retraite sous le choc et la douleur.
Utilisant son élan, Aldrick mit un
coup d’épaule sur l’autre homme, qui se plia le souffle coupe. Le premier
assassin se taisait mais ses yeux brillaient de haine. Il plongea vers lui dans
une colère folle, mais la douleur aigüe de sa jambe le fit tomber en avant,
déséquilibré.
Aldrick vira rapidement derrière
l’autre homme qui essayait toujours de reprendre son souffle, et utilisant son
corps comme un bouclier, le poussa de toutes ses forces contre la lame d’épée
qui arrivait. Incapable de freiner son élan, l’assaillant dans sa chute plongea
son épée profondément dans le corps de son camarade, l’embrochant.
Aldrick profita de la perplexité
du survivant, et ramenant ses épées sur le côté, les plongea toutes deux dans
son corps.
Arrachant brutalement ses lames,
il fit volte-face et se dirigea d’un pas sûr vers sa femme et son attaquant,
laissant les deux hommes tombés à terre, morts.
« Stop »
Le chauve, vêtu comme un moine,
avait un accent étrange, mais plus important encore, il était trop loin pour qu’Aldrick puisse l’atteindre rapidement.
L’autre homme maigrichon –qui lui rappelait
une fouine- avait réussi à jeter son fils à terre, et lui attachait
les mains derrière le dos avec un bout
de corde. Aldrick devina que si ces hommes étaient la simplement pour tuer sa
famille, ils l’auraient déjà fait ; ils voulaient peut-être quelque chose
d’autre.
« Jetez vos épées à terre, ou
la femme meurt ! » grogna l’homme vêtu de bure.
Aldrick avala sa salive. Il était
clair que cet homme n’était ni un soldat, ni un assassin professionnel comme
les autres. Mais, il avait tout de même l’air très sérieux. Testant pour voir
s‘il bluffait, Aldrick fit un autre pas en avant, enjambant le cadavre de
l’assassin déchu.
« Pas un pas de plus, je vous
averti ! » cria l’homme en pressant la lame plus près encore de la
chair tendre du cou de Jelénna. Elle lâcha un cri de douleur quand la lame affutée
la coupa, faisant couler quelques gouttes de sang précieux.
Ne voulant pas risquer sa vie, et
ne voyant aucun autre recours, Aldrick stoppa. Après un instant d’hésitation,
il laissa ses deux épées tombées à terre.
« Que
voulez-vous ? »
La lumière du soleil reflétait faiblement
sur le crâne rasé du ravisseur de Jelénna. Quand il changeait de position, le
bas de sa longue bure, balayait la route, levant un petit nuage de poussières
tourbillonnantes.
« Ce que je veux, c’est que
vous mourriez, rendez la vie, et je laisserai la vie sauve à votre femme et
enfant. »
Aldrick aurait volontiers donné sa
vie pour sauver celles de sa femme et de son fils, mais il savait que choisir
de le faire à ce moment là serait des plus futiles. Dès le moment de sa mort,
le truand habillé de bure les tuerait, ou ferait pire encore. Non, se rendre
n’était pas une option viable ; il lui fallait trouver une autre alternative.
Tentant de gagner suffisamment de
temps pour développer un plan, il demanda, « Comme puis-je savoir que vous
les relâcherez ? »
« Je pourrais vous
donner ma parole » l’homme grogna,
« bien que je ne vois réellement pas quel choix vous puissiez
avoir. »
Quand Aldrick ne répondit pas, il
ajouta, « Si vous ne vous rendez pas maintenant, je les tuerais tous les
deux. De cela, vous pouvez en être sûr. »
Aldrick écarta ses mains tendues
en signe de capitulation. « Voyons ! Il doit y avoir un autre moyen.
On doit certainement pouvoir s’arranger. »
Il espérait n’avoir besoin que de
quelques instants de plus, après avoir aperçu un flash argenté près de la main
de sa femme. « Ne soyez pas idiot, j’ai de l’or, je peux vous
payer. » bluffa-t-il.
L’homme bouffa de rire et pointa
Aldrick de son couteau, un regard fou dans les yeux, « c’est vous l’idiot,
je n’ai que faire de votre or, » il ricana d’un son grinçant, comme un
portail rouillé.
Son rire fut coupe court, quand
apparut le manche d’une dague, dépassant de sa gorge. Ses yeux s’écarquillèrent
de choc et de lourdes perles de sueur, débaroulèrent du haut de son crâne rasé
alors qu’il lâchait son propre couteau. Il tenta en vain d’atteindre et de
retirer la dague de sa gorge, un instant plus tard, ses yeux virèrent et il
s’affaissa, tombant sur la route poussiéreuse comme un sac de grain.
Jelénna se tint debout, en état de
choc, les yeux fixés au sol en horreur. Aldrick vira pour confronter l’autre
assaillant qui retenait toujours par derrière leur fils ligoté, qui lui se
débattait encore. Voyant son dernier compagnon tomber mort, et sachant qu’il
faisait face à un combattant plus que capable, le petit homme relâcha Adrias
sans un mot, se retourna et s’enfuit en
courant le plus vite qu’il put.
D’un cri sanglotant, Jelénna
courut à Adrias et le renversa dans ses bras. Aldrick récupéra la dague
barbelée et coupa la corde qui lui
ligotait les mains. Adrias hochait la tête stoïquement pendant que sa mère en
sanglots le tenait des ses bras.
Jelénna leva les yeux, ses joues
cramoisies ravagées par les larmes. « Aldrick, au Nom de l’Omni-Père, que
s’est-il passé ? Comment ces gosses se transformèrent-ils en hommes
de guerre ? »
Aldrick jeta un regard sur les
cadavres jonchant la route ombragée par les arbres qui la bordaient. « Je
ne sais pas. » Pointant du doigt
l’homme à la bure grise, il ajouta : « Celui-ci était peut-être
responsable de l’illusion optique »
« Il est mort », observa
Adrias, fixant des yeux le corps.
« Ca ne fait rien,
fils. » Aldrick entraina son fils plus loin. « Viens ici. »
« Aldrick, » Jelénna se
leva en chancelant. « Ca n’a pût être que de la Magie. »
« Tu sais bien que la Magie
n’existe plus » dit Aldrick en fronçant les sourcils. « Peut-être que
mon Père ou quelqu’un à Akkadia aura une idée de ce que c’était. »
Aldrick savait que sa femme était
toujours en état de choc, dû à ce qu’elle fut forcée de faire, mais il voulait
emmener sa famille loin de la scène du carnage. Il demanda à Adrias de
récupérer les chevaux et leurs affaires, pendant qu’il fouillait les cadavres
des quatre hommes jonchant le sol.
Chacun des trois assassins avait
la langue coupée, confirmant ses soupçons sur leur identité de Triade
Illyrienne. Il ne trouva rien d’intéressant sur eux, autres que l’armure, les
armes et les rations nécessaires au voyage.
L’homme à la bure grise, était un tout
autre cas. Sa dague barbelée était définitivement d’origine Illyrienne, et
Aldrick trouva une petite bourse attachée a sa ceinture contenant trois
articles d’intérêts.
Le premier était un morceau de
parchemin blanc. Normalement, cela n’aurait pas beaucoup d’intérêt, mais celui-ci
paraissait être très ancien et il avait été soigneusement roulé et attaché. On
dirait qu’il avait été utilisé auparavant, avec des dépressions dans la matière
même, pourtant il n’y avait aucune traces d’écriture visibles nulle part.
Aldrick ne pouvait distinguer si l’encre avait entièrement déteint avec le
temps ou avait été effacée à dessein. Mais
il pensa néanmoins que cela pourrait être important.
Le deuxième, et peut-être le plus
intéressant article, était un objet doré en forme de pyramide. La base de
l’objet finissait par un manchon brisé, comme s’il avait été arraché à un autre
objet. Que la petite pyramide fasse vraiment partie d’un ensemble ou soit un
objet par elle-même était un mystère pour Aldrick. Mais ce n’était pas le
moment ni l’endroit de mener l’enquête à ce sujet.
Le troisième article dans la
petite bourse, était une liste de noms, mais avant qu’il ne puisse la lire,
Jelénna recommença à sangloter. Aldrick récupéra la dague de sa femme, dans la
gorge de l’homme qu’elle avait tué, avant de ranger le reste des affaires dans
son sac et alla la réconforter.
« Grace à l’Omni-Père vous
êtes tous les deux sains et saufs ! » s’exclama Aldrick serrant à
nouveau sa femme et son fils dans ses bras.
Jelénna hocha la tête, trop émue
pour parler. Adrias fit le tour des cadavres du regard, sans expression.
Aldrick n’avait pas le temps ni l’envie d’enterrer les corps de leurs
attaquants, mais, ne voulant pas non plus les laisser au beau milieu de la
route, il les traina sur le bas-côté, déblayant ainsi le passage.
« J’informerai Brodan sur ce
qui s’est passé, une fois arrivé à Akkadia, » dit Aldrick. « Il
enverra l’armée s’occuper de ça. Cela suffira bien. »
Jelénna acquiesça distraitement,
pendant qu’elle aidait Adrias à monter sur son cheval. « Je t’en prie,
partons d’ici. » dit elle.
Aldrick hocha la tête, « Nous
devrions atteindre l’auberge avant qu’il ne fasse nuit, et puis demain, nous
arriverons à Akkadia. »
Aldrick fit le tour des lieux du
regard une dernière fois, pendant que Jelénna montait sur son cheval. C’était
dur à croire qu’il y a seulement un moment en arrière, il s’était battu ici
pour sa vie et celle de sa famille.
Il songeait à ce qui paraissait
être la réapparition des Triades Illyriennes, et à l’homme chauve vêtu d’une
bure grise foncée, et qui voyageait avec elles. L’évènement en entier était
surréel, et le souvenir de l’illusion qui avait déguisé, la vraie identité des
attaquants, paraissait plus être tiré de l’un de ses livres que de la réalité.
Avec plus de questions que de
réponses, Aldrick attrapa les rênes de son cheval et monta en selle. Avec un
peu d’espoir, ils trouveront des réponses une fois arrivés à Akkadia.
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